Hier, c'était hier
Hier, 11h, dans le métro, tristoune, grise, mal dormi, me dirige d'un pas lourd et mou vers le cabinet d'un dentiste
Une intervention de 2 heures, la trouille quoi! les tripes nouées ou plutôt dénouées!
Même si on s'est dit que ça va aller
Même si on a fait son dialogue intérieur la nuit dernière et ce matin;
"de quoi as tu peur? allez, dis moi"
"de mourir seule dans la rue ou dans son cabinet entre des mains inconnues"
"il t'a dit que ça va aller, et puis tu n'es pas seule"
"oui mais c'est plus fort que moi, j'ai les mains froides et moites, mon coeur bat à toute vitesse, il cogne, veut s'envoler"
"je suis avec toi, tu n'es pas seule"
Dans le métro, les masques sur les visages et le mien aussi, alors que la semaine dernière j'avais le visage de la Baie, celui de la vie
Et puis, dans ce wagon, est arrivée une femme qui vendait des guides sur le cimetière Père Lachaise, 300 tombes, pour 2€ et en plus un guide cuisine pour le même prix! sur un ton tellement décontracté que dans cette ambiance plombée extérieurement et "dedans moi", j'ai souri puis ri, l'humour de la vie retrouvé!
Victor Hugo, sortie, j'ai un peu de temps....direct à l'église St Honoré d'Eylan, trace du temps où Passy était rural et monastique, les moniales de Béthléem y prient en silence
justement je cherche la paix! l'encens, les vêtements blancs à capuche, leur recueillement silencieux,
Fermer les yeux, écouter son coeur battre, s'attarder sur la photo d'un moine qui tourne la terre, se retourner, prendre de pleine face le sourire lumineux d'une moniale, on ferme madame
j'y vais! et écrire ceci dans la salle d'attente, les mains glacées ont eu envie d'écrire, de donner forme, de raconter, de partager, une humanité toute bête: une humaine qui a peur de mourir
chut! il arrive! il est en blanc aussi, fermons le cahier, bonjour docteur V. oui oui ça va merci, ouh! la menteuse!
aujourd'hui est un autre jour...le vent, vos mots, le soleil.....l'impermanence heureusement