Phrases entendues....
Phrases entendues et choses vues....en rondes monotones tombent en tourbillonnant.....
" un train sur 3"
"venez à Jésus" clame-t-il dans les couloirs du métro,
"ils font chier les gens"
"Mirosmenil"
Il dessine sur son siège, visage clos, il porte un bermuda et de grandes chaussettes rouges, cricc cricc il dessine.
Elle le regarde dessiner un modéle de vêtement.
Bruits de talons. Sacs à dos. " la station République est fermée au public"
Elle dort. Bruits de freins. Silence parfois, comme une anomalie dans ce lieu.
Tous ces regards. J'ai chaud. Iéna.
Paula! P.M.B ta signature, tu n'es plus bien loin.( vérification faite, le monogramme a été posé sur les oeuvres par son mari, de façon posthume, car elle ne signait pas ses oeuvres sauf quelques dessins)
Car j'ai la manie après toute intervention médicale, de me précipiter dans une activité plaisante pour encore mieux l'apprécier; je sais! c'est pas sérieux, je peux attendre 3 jours mais c'est plus fort que moi!
Elle peignait en mélangeant peinture à l'huile et eau, "la détrempe", sur carton, panneau de chêne ou sur toile; ce qui, de près, densifie la matière je trouve, parfois on dirait des fibres serrées.
J'ai adoré "vieille femme assise", au fusain, craie et sanguine; le regard est poignant, le mouvement de la bouche, la lumière sur les rides, la peau comme un froissement d'étoffe fine.
Je crois qu'effectivement j'ai été captée par les regards, mélange de vide et de présence, comment le dire?
Tiens! je remarque qu'il n'y a que des femmes à cette expo! ah ! voilà deux hommes ouf!!
" elle constate que l'âme d'un petit enfant peut saisir une chose, et en être imprégnée intimement, s'abandonner complètement à l'impression dans son inconscience" (commentaire de l'expo)
et cette phrase d'elle , comme un écho à ce que j'ai lu dans un commentaire sur le blog, " gardez pur le plus intime de vous-même, ce que nous partageons avec les enfants, les oiseaux et les fleurs"
Les peintures d'enfant m'ont touchée au plus haut point; ils ne sourient jamais. La lumière sur certains de leurs visages m'a fait penser à certaines icônes, comme si elle venait de l'intérieur ou de derrière la toile.
Les adultes non plus d'ailleurs ne sourient pas ; sauf peut-être un autoportrait à la branche de camélia.
Elle a beaucoup étudié les "portraits de Fayoum" ; une fois revenue chez soi, quand on met côte à côte les deux, on est surpris du lien, en effet.
Quant à la photo de novembre 1907, elle et sa fille, quelques jours plus tard, elle s' éteignait.......
D' elle encore, "la solitude me rend parfois triste, parfois heureuse. Je crois qu'elle rend plus profond . On vit moins pour l'apparence extérieure et la reconnaissance. On vit tourné vers l'intérieur"
(photos extraites du catalogue de l'exposition )