Les mésanges du matin
Je suis arrivée ce matin dans la cuisine, j'ai dégagé le voile fluide orangé à la fenêtre, me suis assise devant la lumière pâle du jour qui pointait,
Hier,très en colère, une colère des tréfonds qui m'a surprise et presque effrayée, et qu'il m'a fallu "gérer" comme on dit stupidement, comme vous tous avaient dû gérer également,
ce matin, très très abattue (abattue quel terme laid!), un peu comme quand on fait un cauchemar récurrent ,
et c'est un cauchemar!
une envie de "rien"marquant la réussite parfaite de leurs actes justement, vous vous rendez compte! parvenir par leur mégalomanie funeste, à donner envie de "rien", le néant....total néant
devant moi, à la fenêtre, un simple pied de giroflées, pleines elles, de graines pour les futures plantes vous voyez de quoi je parle? les espèces de tiges vertes qui contiennent les graines
et sur ces tiges, d'un seul coup, deux mésanges suspendues délicatement , conversant avec précaution à 50 cms de ma peine, comme si elles tenaient compte de mon chagrin d'être humain, nous pleurons sur l'humanité qui ne sait rien faire d'autre que s'entretuer depuis Cromagnon...
ces deux minuscules vies m'ont arrachée une fois de plus au glacé du tombeau humain,
le rideau noir d'hier posé sur le blog devait s'ouvrir,
et faire place à quelque chose de fort, une photo qui parle de force (pas de violence, de force) , d'un élément qui recouvre tout avec ses marées, qui nourrit, qui embrasse
je vous souhaite une journée douce