émotionnellement en sécurité
le titre de ce billet m'entoure comme une écharpe chaleureuse, sécurisante justement
et pourtant.... je ne sais vous mais il n'est pas évident de se sentir en sécurité émotionnelle, hormis les moments de grâce dont je parlais dans le dernier billet
Je prends l'exemple de la céramique; dans la rondeur et le silence de l'atelier, pendant longtemps, je donne des formes, je mets en formes, j'entretiens un lien chaleureux avec les pièces sorties des limbes de la terre
puis à l'épreuve des 2 cuissons, il peut se révéler des micro fissures ( en écho aux miennes intérieures?) ; il y a quelques années, la découverte de ces fissures ou de tout autre "défaut" m'éprouvait à un point incroyable, dévoilant une insécurité émotionnelle exacerbée;
aujourd'hui, j' apprends doucement que " râté" ne s'applique pas à ce processus; il s'agit de se poser des questions, de rectifier, de réfléchir, en l'occurence, la porcelaine, ne pas tenter l'extrême finesse qui fragilisera la pièce lors des feux successifs, et me fragilisera par la même occasion!
rien n'est râté, tout nous parle, de nous, de notre intériorité
si je vois qu'il s'agit de ça, alors je gagne en sécurité intérieure ....petit à petit
( banlieue Est, coucher de soleil, février 2020)