En cette fin d'année, j'ai découvert les rituels de lune, étant plus en contact avec sa présence,

j'ai développé avant de commencer mes séances de yoga, le rituel de chant de voyelles et de chant du om accompagné du bol tibétain en attendant de dénicher un petit tambour, et je dois dire qu'ouvrir une séance avec le chant est merveilleux car ça installe un calme immédiat et une profondeur

j'ai découvert que pour moi peu importe la durée de cette séance de yoga, il n'est pas nécessaire qu'elle fasse 1 heure absolument, j'ai lâché le "il faut"....

j'apprécie lors des promenades dans la nature de m'arrêter, m'asseoir faire quelques respirations puis rester debout en posture de montagne, les yeux clos, à écouter au loin le om de la mer qui s'éloigne, le toucher des ailes de cygne sur l'air

j'ai découvert que me simplifier la vie est une excellente chose, notamment lorsque je prépare mes bandes de terre pour donner une forme dans l'argile

je peux alors être dans la forme, dialoguer avec ce qui veut se dire et non pas crispée sur la technique

je sens vraiment que je suis un élément parmi d'autres, végétaux minéraux humains etc, je le sens avec le coeur, ce n'est plus intellectuel, ça relativise beaucoup de choses, ça permet de saisir pourquoi on en est là dans la destruction de l'environnement et de l'humain, chaque fois que je ramasse un détritus sur la beauté de la plage déserte, je le sens.... tu es dans cet univers au même titre que n'importe quel élément alors participe à cet ensemble, fais ta part et c'est tout, 'est ce que je me dis. Alors ça n'empêche pas l'énervement quand je vois certains jeter des gobelets en plastique ou des crottes de chien...

Je vous souhaite une belle fin de cycle 2021

( en grès d'Irak, à gauche " l'esprit de l'eau" , à droite " danse lunaire")

décembre, c'est....

la nudité des végétaux et des arbres, place au vent et aux nuages, les éléments s'installent à leur aise, marées, lumières orangées, comme de grands souffles divins

nature, leçon de vie journalière, que vais-je lâcher de mon fonctionnement  qui ne me convient plus?

le cri du rapace m'accompagne dans le grand vent, le nouveau croissant de lune pointe dans le ciel, l'aigrette s'envole avec élégance,

décembre .

( porte encens, pommes de pin, écorces peintes, boules de faïence cuites et peintes, le tout collé)

Le fait de vivre ici , en baie depuis plusieurs mois de façon continue, développe la reliance aux éléments naturels  ( que certes, j'ai toujours éprouvé) ;

il n'y a plus de séparation entre les éléments de la nature et ma petite personne qui, ma foi, est tellement composée de ces mêmes éléments que cela rend joyeuse. Cela réduit incroyablement le sentiment de séparation, voire de manque de quelque chose de confus.

En ces temps que je vis troublés, obscurs et anxiogènes, éprouver cette reliance est réconfortant.

ce dialogue intérieur et extérieur lorsque je suis dans le grand vent, la tempête, la pluie, avec ces éléments , me fait également éprouver la part de moi qui tripote les matières terre, végétaux, ou autres, comme étant une sorte de sorcière reliée aux ancêtres et à la terre, alors le chien-dragon aperçu dans la forme du nuage noir qui tente d'avaler une étoile brillante me donne envie de rentrer, de saisir le bout de terre et de laisser sortir ce qui presse à la porte.

( sculptures en grès d'Irak sombre; les esprits des arbres)

( bougiemaison en cire de soja sur support céramique-mandala émaillé)

La mer me guérit l'âme,

la lumière dans la nuit du chemin,

le doux son du tambour des gouttes d'eau tombant 

sur le tapis de feuilles.

( à gauche; sculpture " la nuit est reine"

à droite, sculpture porte bougie sur le dessus

grès d'Irak sombre)

Tout ce qui tombe,

tout ce qui lâche,

tout ce qui fait silence,

l'humide, l'humus, le coton du nuage,

Novembre, à pas de loup s'installe.

Je sors les morceaux de bois  séchés au soleil de l'été.....l'été comme un voile lointain, 

"mandal'arbre" sur papier aquarelle, acrylic iridescent blanc perle et couleurs à l'eau.

Je ne sais pas pour vous, mais j'aime profondement les petits carnets, jolis, au beau grain de papier qu'on a plaisir à frôler et sur lequel le crayon semble voler tellement il est heureux,

que l'on emmène avec soi dans les sorties nature, soigneusement emballé dans un tissu,

et sur lequel on gratte quelque pensée, quelque croquis, quelqu'idée pour créer dans la terre,

on y glisse une feuille ou une fleur inspirantes, un morceau d'écorce ou une plume d'oiseau,

on y note les questions qu'on se pose , les "j'ai une idée" qui se concrétisera ou non.

C'est ainsi que sont nés cette "branche d'argousier" et " composition peintures naturelles et bois séché teint", idées notées sur le petit carnet, elles se sont incarnées dans la matière.

( en passant, et elle se reconnaitra, je remercie Sylvie 62 qui m'a redonné envie de revenir ici grâce à la gentillesse de ses mots)

Février 2021.....

En revenant ici après tout ce temps, je me demande si je vais vous retrouver.... ce que vous devenez , si vous allez bien....

une espèce de timidité à revenir

et pour parler de quoi? oh pas de ce que nous vivons depuis bientôt 2 ans! surtout pas! si cela ne vous ennuie pas, je vais me recentrer sur le monde de mon imaginaire qui continue sa vie à travers la terre , je me laisse traverser par les grands éléments de la nature et ils prennent ensuite ancrage dans la terre modelée.  Parfois je joue avec les collages de matériaux glanés lors des marches et associés à la peinture.

Je ne parlerai plus de Paris, dans l'immédiat,  laissé loin de mon quotidien iodé. Il se passera du temps avant que j'ai vraiment envie d'y retourner....

je vous dis donc bonsoir, à quelques heures de la  plongée dans les ténèbres de l'automne

On le sent dans l'air, depuis que le froid glacial de la semaine dernière s'en est allé, transformant les chemins en boue collante lors des marches.

Quelque chose de subtil dans le chant des vanneaux huppés , quelque chose de bien coloré dans les plumes des oiseaux, quelque chose de parfumé aux herbes dans l'air

Les mouflons ont des petits qui courent vite dans les molières, le martin pêcheur attentif sur sa branche plonge brusquement puis se reperche élégamment.

Je sors de ma torpeur d'écriture comme une marmotte et m'ébroue,

j'ai beaucoup marché cet hiver, avec bonheur et gratitude pour la nature, j'ai beaucoup lu comme on boit un thé chaud au retour, porté loin le regard à l'horizon là où la mer se retire, senti les saisons il y avait si longtemps! recentré ma vie sur cet essentiel là

En ces temps troublés (mais n' étaient-ils pas troublés "avant" aussi? différemment....)

en ces temps humains tellement complexes qu'on ne s'y retrouve plus,

je trouve la paix de l'âme dans la nature encore et toujours, c'est comme si je tournais le regard vers un "intérieur" qui n'est pas moi , un intérieur plus grand que le mien 

et c'est bien. Avez vous regardé hier "et au milieu coule une rivière"? ; c'est un peu ça mon propos. Car parfois je me trouve fort maladroite dans le maniement des mots.

Dimanche il y a eu un givre délicat posé délicatement sur les chemins de terre désertés par les touristes (que je trouve tellement agités le week end venu,......je fuis alors le bord de mer pour  la forêt et les chemins...)

J'ai marché longtemps les pieds dans ce givre réconfortant, il me semblait être une fugitive, attentive aux mouflons sur la même défensive que moi, aux pics, aux buses ; en m'enfonçant dans les chemins je retrouvais la nature et ma nature.

Et vous ça va sur votre chemin?

bonjour à tous toutes, j'espère que tout va bien pour vous, je passe vous souhaiter

une très belle année à vous, pleine d'amour et de lumière 

( bougie en cire d'abeille, gratitude pour elles, "faite maison" , elle accompagne le yoga)